Allocutio janv 2016 du Pere Bede McGregor, OP

La Médaille Miraculeuse et la Légion de Marie - suite
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Lors de notre dernière réunion, nous avons présenté le sujet de la place de la Médaille Miraculeuse dans la spiritualité et l’apostolat de la Légion. Nous rappelons les paroles de Notre-Dame à sainte Catherine Labouré : « Faites frapper une médaille sur ce modèle. Les personnes qui la porteront avec confiance recevront de grandes grâces ». Il est bon pour nous de se rappeler le simple fait que c’est Marie elle-même qui a conçu la Médaille dans tous ses détails et nous a encouragés à participer à sa diffusion, comme l’un de nos apostolats. Elle est un sacramental qui nous donne un rappel constant et magnifique du lien profond que nous avons avec Notre-Dame en tant que Mère et de tout ce que cela implique.

Nous suggérons sérieusement que le légionnaire ne distribue pas seulement la Médaille en encourageant les gens à la porter ; nous devons aussi communiquer les messages bibliques donnés par la Médaille dans un langage symbolique simple. Ainsi nous considérons trois vérités fondamentales sur Marie trouvées dans la Sainte Écriture. D’abord, nous montrons Marie comme Femme de la Genèse. Il est important pour nous légionnaires d’être pénétrés de cette image de Marie, de la réalité de la guerre spirituelle et de la conviction que la victoire vient par Marie. Deuxièmement, nous parlons de l’image de Marie comme Médiatrice de toutes les grâces. Nous devons être en mesure d’expliquer en termes simples, à ceux que nous rencontrons, la place de Marie dans le salut de chacun de nous et de toute l’humanité. Troisièmement, nous parlons de la merveilleuse puissance de l’intercession de Marie exprimée dans la prière qu’elle nous donne sur la Médaille : « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». Peut-être qu’en essayant d’expliquer cette prière inscrite autour de la Médaille et qui fait tellement partie de la vie de prière du légionnaire, nous pourrions introduire la prière que nous appelons le Souvenez-vous. Si souvent, quand nous faisons nos visites hebdomadaires à domicile et dans nos autres travaux de contacts, nous rencontrons des personnes, et aussi des familles, qui semblent avoir des problèmes insolubles et pour lesquels nous n’avons pas de réponse. C’est une occasion en or pour leur donner le Souvenez-vous et expliquer l’intercession toute-puissante de Marie.

Mais aujourd’hui, je voudrais revenir sur trois grands thèmes exprimés symboliquement sur le revers de la Médaille. La première chose qui nous frappe est le grand «M». Cela signifie Marie comme Mère et Médiatrice de toutes grâces. Au moment où Marie dit à l’Archange Gabriel : « Qu’il me soit fait selon ta parole », son identité et sa mission entière ont changé pour l’éternité. Elle est devenue mère à cet instant : la Mère de Dieu et la Mère de chacun de nous et de toute l’humanité. Cela n’est pas une sorte d’effusion pieuse ou une projection humaine, ou une sorte de mythologie, c’est la réalité radicale. C’est une vérité sublime. Tout ce que nous pouvons trouver ou pensons d’une bonne mère se trouve en Marie d’une manière suréminente et surabondante. Une des raisons les plus fortes de l’espérance d’un chrétien et surtout d’un légionnaire est l’Assomption de Notre-Dame. Le dogme de notre foi signifie que nous avons une Mère dans le ciel qui est également la Mère de Dieu, qui intercède pour nous et fait tout ce qu’une bonne mère ferait pour son enfant. Nous, légionnaires, devons vraiment communiquer la vérité sur Marie comme Mère de Dieu et de nous-mêmes. Ce serait une grande tristesse de priver ceux qui ne connaissent pas vraiment ces vérités sur Marie, par un manque d’intérêt ou de zèle apostolique de notre part.

Nous avons déjà parlé de Marie comme Médiatrice de toutes grâces à de nombreuses autres occasions, mais permettez-moi de répéter la vérité fondamentale que toutes les grâces dont chacun de nous a besoin dans notre voyage vers le ciel peuvent être obtenues par Marie notre Mère.

L’autre chose que nous voyons sur le revers de la Médaille est la Croix. Bien sûr, c’est le centre de notre foi et la source de toutes les grâces que Marie distribue conformément à la volonté de Dieu. Chaque chrétien cherche à dire avec saint Paul (Gal. 6,14) : « Que, pour moi, la croix de notre Seigneur Jésus Christ reste ma seule fierté. Par elle, le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde ». Sur la Croix unie à la Résurrection toute l’œuvre de notre rédemption est accomplie. Marie nous conduit à ce grand mystère de notre foi. Cela nous donne la possibilité dans notre apostolat de la Médaille Miraculeuse de parler de l’Eucharistie, puisque elle est le mystère pascal devenu réellement présent parmi nous. La Messe a une importance suprême et il n’y a pas de plus grand apostolat que de conduire quelqu’un à recevoir Notre Seigneur dans la Sainte Communion. L’Eucharistie est un enseignement majeur de la Médaille Miraculeuse signifiée par la Croix au sommet d’une table d’autel.

Enfin, nous voyons les symboles des deux Cœurs de Jésus et de Marie. Nous savons tous, par le Manuel et l’exemple de Frank Duff notre Fondateur, l’importance essentielle de ces deux Cœurs dans la vie intérieure personnelle de chaque légionnaire et dans tout notre travail apostolique. Mais pourquoi sont-ils si importants ? Eh bien, parce que le cœur est le symbole qui nous parle de la chose la plus importante à propos de Dieu et de Notre-Dame. En premier, parlons du Sacré-Cœur de Jésus. Le cœur est le symbole de la vérité qui est l’essence de la joie de l’Evangile, à savoir que Dieu est amour et nous aime infiniment, personnellement et passionnément ; et en fait, il est métaphysiquement impossible à Dieu de ne pas nous aimer. Beaucoup d’entre nous peuvent parfois trouver qu’il est très difficile de croire en cet amour inconditionnel de Dieu, un amour radicalement injustifié et totalement immérité.

Mais c’est la vérité absolue et nous devons constamment essayer de vivre nos existences dans son rayonnement. Il s’est manifesté dans le Cœur transpercé du Christ sur la Croix et dans de nombreuses révélations privées tout au long de l’histoire de l’Eglise de peur que nous ne l’oubliions. La miséricorde est un autre nom de l’amour particulier pour ceux d’entre nous plus embourbés dans la misère et les papes récents ont souligné cette vérité sur la miséricorde de Dieu. Comme le Pape François le dit continuellement : « Miséricorde est le nom de Dieu ». Nous devons nous aussi faire la vérité sur le Sacré-Cœur, la source fondamentale de tout notre élan apostolique et pastoral. Le Cœur Immaculé de Marie est à bien des égards, une image en miroir du Cœur de Jésus. Nous devons reporter ce sujet pour une autre Allocutio. Je souhaite seulement que ces deux Allocutio renouvellent notre amour pour la Médaille Miraculeuse et nous encouragent à ouvrir tous ces trésors aux autres. Amen